New York – SANA / Le ministre des Affaires étrangères et des Expatriés, M. Asaad Al-Chaibani, a affirmé que les sanctions imposées à la Syrie, en riposte à la violence de l’ancien régime, sont devenues aujourd’hui comme une punition de ses victimes, en les empêchant à accéder aux matériaux, aux financements et aux services nécessaires à la reconstruction.
« J’appelle le Conseil de sécurité de l’ONU et l’ensemble de la communauté internationale à lever ces sanctions et à permettre aux Syriens à l’étranger de rentrer volontairement avec dignité et sécurité », a déclaré Chaibani hier lors d’une session du Conseil de sécurité de l’ONU.
« En Syrie, nous avons formé un gouvernement de transition composé des meilleurs talents nationaux et de représentants de tous les catégories de la société syrienne. Ce gouvernement a récemment reçu le soutien unanime du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Malgré d’énormes défis, nous avons également réussi à unifier les factions militaires autour d’un cadre constitutionnel commun et d’un véritable programme de réformes », a assuré Chaibani
Il a fait noter que nous sommes sur le point de lancer une commission de justice transitionnelle et un organe indépendant chargé d’enquêter sur le sort des personnes disparues, évoquant le partenariat avec l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) afin d’identifier et de détruire l’arsenal restant de l’ancien régime, et la coopération avec le Mécanisme international, impartial et indépendant (MII) et d’autres organes judiciaires afin d’authentifier les crimes et d’explorer les meilleurs moyens possibles pour réaliser la justice, demander des comptes et prévenir la répétition des violations. »
Le ministre des Affaires étrangères a poursuivi : « Il y a six mois à peine, ces mesures auraient été considérées comme impossibles, mais elles sont aujourd’hui une réalité tangible. Cependant, notre effort national est menacé par les frappes aériennes israéliennes répétées qui violent notre espace aérien et notre souveraineté. Les prétextes utilisés pour justifier ces frappes, à savoir la présence de groupes armés soutenus de l’étranger, ne sont plus. Ces frappes constituent non seulement une violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité, en particulier des résolutions 242 et 497, mais détruisent également nos infrastructures civiles et ouvrent la voie au chaos et au retour des milices que les Syriens luttent contre depuis 14 ans. »
Le ministre Al-Chaibani a ajouté que les pratiques d’Israël envers la Syrie encourageront et créeront un environnement propice à la déstabilisation du pays par des groupes liés à l’Iran. L’absence de décision décisive de déployer des forces dans la zone tampon compromettra ces efforts internationaux, et affaiblira leurs capacités.
« Nous avons rencontré à plusieurs reprises les forces de la FNUOD, qui ressentent désespoir, frustration et impuissance face à l’obstruction israélienne à leurs missions mandatées par le Conseil de sécurité », a-t-il précisé.
« Les chrétiens, les Kurdes, les Alaouites, les Druzes et les Arabes sont entièrement d’accord pour ne pas accepter l’ingérence étrangère dans notre pays. Ils rejettent les pratiques israéliennes et refusent d’être utilisés dans le langage médiatique d’Israël, qui cherche à diviser la Syrie et à la rendre fragile, chaotique et instable. Même les Juifs syriens, que nous avons rencontrés à plusieurs reprises, rejettent ces plans et ces politiques », a martelé al-Chaibani.
Le ministre Al-Chaibani rappelé au Conseil que, 58 ans après l’annexion illégale, le Golan demeure sous occupation, au mépris flagrant des principes de l’ONU, réitérant son appel à l’application complète de la résolution 497 et à permettre aux forces de la FNUOD à récupérer les lignes d’avant le 4 juin 1967.
Le ministre des Affaires étrangères a évoqué les violations israéliennes à Gaza, qui non seulement provoquent une tragédie humanitaire, mais alimentent également un cycle d’instabilité dans toute la région, exigeant un cessez-le-feu immédiat, la protection des civils et la garantie d’un accès sans entrave à l’aide humanitaire.
Le ministre Al-Chaibani a abordé aussi les efforts déployés par le gouvernement à l’intérieur pour démanteler les réseaux de Captagon qui menaçaient les communautés des pays voisins.
Il a poursuivi : « La véritable sécurité ne se construit pas derrière des murs, ni ne peut être protégée à l’intérieur de frontières fermées. Notre sécurité est indissociable de celle de notre voisinage. Aucun pays ne peut garantir la sécurité de sa population tout en menaçant la souveraineté d’autres pays ».
« Ce Conseil a une responsabilité historique et une réelle opportunité de soutenir le rétablissement de la Syrie et la stabilité de toute la région. Nous vous demandons de soutenir les mécanismes qui rendent justice à toutes les victimes, et nous vous appelons à élaborer une vision claire, coordonnée et partagée pour la reconstruction, l’ouverture des routes commerciales et le retour sûr et digne des réfugiés », a assuré Chaibani.
Il a conclu en déclarant : « Remplaçons le veto par la perspicacité, les raids par l’engagement, et le dialogue et les sanctions par la solidarité et le soutien commun. C’est là que chaque citoyen de Damas, Ramallah, Quneitra et Gaza pourra vivre en sécurité, en dignité et en espoir. »
L.Arfi