Rome/ Le ministre russe des AE, Sergueï Lavrov, a affirmé que tous les groupes armés à Alep obéissent aux ordres du réseau terroriste du « Front Nosra ».
Dans une conférence de presse qu’il a tenue avec son homologue italien, Paolo Gentiloni, Lavrov a dit : « Nous sommes convenus qu’il n’y a pas de règlement militaire de la crise en Syrie ».
Lavrov a insisté sur l’importance de s’engager fermement aux dispositions du droit humanitaire dans le traitement avec la situation à Alep, appelant à exécuter les résolutions onusiennes sur la nécessité de séparer la soi disant « opposition modérée » des réseaux terroristes et sur le lancement d’un processus politique pour régler la crise en Syrie.
Concernant l’accès des aides humanitaires à Alep, Lavrov a indiqué qu’il n’y a pas de dangers dans l’utilisation de la route de Kastello pour faire parvenir les aides, notamment après la sécurisation des quartiers est par l’armée arabe syrienne.
« La Russie a envoyé à Alep des aides humanitaires et deux hôpitaux mobiles avec des médecins et des équipements médicaux », a précisé Lavrov.
Lavrov a ajouté que Moscou avait soutenu l’initiative de l’émissaire spécial du secrétaire général de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, pour évacuer le réseau terroriste du « Front Nosra » d’Alep, soulignant que son pays est toujours disposé à exécuter cette initiative.
De son côté, Gentiloni a assuré qu’il n’y a pas de solution militaire à la crise en Syrie, insistant sur l’importance de déployer tout effort afin de faire parvenir les aides à Alep et sur le rôle efficace que la Russie joue à cet égard.
Gentiloni a fait savoir qu’il faut soutenir la proposition de de Mistura pour évacuer les hommes armés d’Alep.
Par ailleurs, Lavrov a appelé l’émissaire spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, lors de leur rencontre aujourd’hui à Rome, à lancer le règlement politique de la crise en Syrie et à engager le dialogue inter-syrien.
Lavrov a indiqué qu’il avait appelé de nouveau de Mistura à ne pas atermoyer le lancement du règlement politique et à ne pas attendre ceux qui rejettent l’exécution de la résolution onusienne N°2254 qui réclame le lancement du processus politique nécessaire.
Lavrov a souligné l’importance d’inviter toutes les parties politiques syriennes à participer au dialogue inter-syrien, disant : « Le gouvernement syrien est disposé à prendre part au dialogue depuis 6 mois, mais de Mistura est incapable de reprendre ce processus ».
« Ce qui se passe dans les quartiers est d’Alep est dû au grand échec dans la séparation entre la soi-disant “opposition armée” et les terroristes », a précisé Lavrov.
Il a qualifié de « grande erreur commise par Washington » le retrait par les Etats-Unis des accords relatifs à l’arrêt des combats en Syrie, réaffirmant la disposition de Moscou à coopérer avec la nouvelle administration américaine présidée par le président élu, Donald Trump, dans le règlement de la crise en Syrie et dans la lutte antiterroriste.
Lavrov et Kerry examinent les moyens de régler la crise en Syrie
Sur un autre plan, Lavrov a examiné aujourd’hui à Rome avec son homologue américain, John Kerry, les moyens de régler la crise en Syrie, et ce en marge des activités du forum du ”Dialogue de la Méditerranée” tenu dans la capitale italienne Rome.
Dans un communiqué publié aujourd’hui, le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué que Lavrov a réitéré que la lutte contre les réseaux terroristes constitue une condition inévitable pour le règlement en Syrie.
Le ministère russe a fait noter que les deux parties avaient également examiné d’autres questions internationales, dont la situation en Irak, en Libye et au Yémen, en plus des relations russo-américaines.
Cité par l’Agence de presse «Associated Press », Kerry a fait savoir à l’issue de la rencontre que des diplomates, américains et russes, tiendront la semaine prochaine à Genève des pourparlers techniques sur la Syrie.
Il a ajouté qu’il rencontrera mercredi prochain Lavrov dans la ville allemande de Hambourg.
Bulletin français