Genève / La délégation de la République arabe syrienne au dialogue inter-syrien a tenu au siège de l’ONU à Genève une séance d’entretiens avec l’adjoint de l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Ramzy Ezzeldin Ramzy.
Dans une conférence de presse qu’il a tenue à l’issue de la séance, le chef de la délégation de la République arabe syrienne au dialogue inter-syrien, Bachar Jaafari, a indiqué que la délégation avait mené une séance élargie avec Ramzy, laquelle avait porté sur l’examen des modifications faites par la délégation du document de l’émissaire spécial, notamment celles relatives à la formation d’un gouvernement d’unité élargie et à l’exercice des pressions sur les pays voisins pour appliquer les dispositions des résolutions du Conseil de sécurité relatives à la lutte contre le terrorisme.
“Nous avons à nouveau incité l’adjoint de l’envoyé spécial de l’ONU à agir immédiatement au niveau de l’ONU pour demander des comptes au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour sa violation des dispositions des résolutions du Conseil de sécurité ayant trait au Golan syrien occupé”, a-t-il dit.
Jaafari a fait noter que trois séances officielles avaient été tenues jusqu’ici avec l’émissaire spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, et son adjoint, « ce qui confirme la participation sérieuse de la délégation syrienne au dialogue inter-syrien sans ingérence étrangère ou conditions préalables », a-t-il fait noter.
Jaafari qui a indiqué que les Nations unies considèrent que les pourparlers se poursuivent malgré le retrait de la délégation de Riyad.
Jaafari a précisé que la délégation de Riyad ne représente pas le peuple syrien et son départ pourrait abolir un grand obstacle et peut-être on pourrait parvenir à une solution, étant donné que cette délégation est un mélange d’extrémistes, de terroristes et de mercenaires des Saoud.
Jaafari a accusé les Saoud et Erdogan d’être contre toute solution politique. « Ils ne voulaient pas assister par le biais de leurs mercenaires aux entretiens de Genève qui leur ont été imposés sans aucune conviction politique », a-t-il précisé.
« La solution politique se représente par un gouvernement élargi, une constitution et des élections parlementaires… Tout groupe pense autrement entrave le dialogue de Genève et perd le temps », a-t-il insisté.
Jaafari a fait savoir que la tension et l’extrémisme irresponsables qu’avaient manifestés hier les alliés de la délégation saoudienne reflète l’état de stress des parties auxquelles elle appartient, et un résultat normal de la position du peuple syrien appuyant son Etat et des victoires importantes remportées sur le terrain par l’armée arabe syrienne, comme la libération de la ville archéologique de Palmyre et de la localité de Qaryataine des mains de Daech.
Répondant aux questions des journalistes, Jaafari a indiqué que certaines personnes de la délégation de l’ “opposition de Riyad” avaient ordonné, lundi dernier, leurs éléments, en donnant des déclarations officielles filmées, de “briser la trêve” comme ils ont dit, d’attaquer intensivement l’armée arabe syrienne et de bombarder les villes, faisant savoir que ces propos avaient été lancés par des personnes qui devraient se trouver à Genève pour prendre part à un règlement politique pacifique.
” Il y a un problème au niveau des Nations unies qui ont invité le mufti d’ “Ahrar al-Cham”, Abdullah Meheisni, qui est de nationalité saoudienne, à assister aux réunions de Genève, alors que le Conseil de sécurité le considère comme “terroriste”.
Concernant le gouvernement national élargi, Jaafari a assuré que ceux qui prendront part à ce gouvernement doivent rejeter le terrorisme et être des opposants nationaux, soulignant qu’ils ne doivent pas aussi œuvrer pour le compte d’un agenda extérieur et accepter d’être des agents d’une autorité étrangère.
Et Jaafari de poursuivre : “Il faut que le gouvernement national élargi regroupe des représentants du gouvernement actuel et d’autres de l’opposition qui se conforme aux conditions que j’avais déjà mentionnées”.
Quant aux déclarions données hier par Riad Hijab, Jaafari a indiqué qu’il devrait participer au dialogue d’une manière positive et responsable au lieu de quitter Genève.
Jaafari a fait allusion à la fermeture par le gouvernement d’Erdogan du poste frontalier de Nassibine, l’un des deux postes frontaliers les plus importants adoptés par l’ONU pour acheminer l’assistance humanitaire depuis la Turquie vers la Syrie, soulignant à cet égard la souffrance humanitaire des centaines de milliers de citoyens syriens à Hassaké et à Qamichli en raison du mauvais comportement du gouvernement turc.
Jaafari a précisé qu’il avait informé aujourd’hui l’adjoint de l’émissaire spécial de l’ONU pour la Syrie d’une liste détaillée sur les zones et les localités auxquelles des convois d’assistance humanitaire communs entre l’ONU, le CICR et le Croissant-Rouge arabe syrien avaient été acheminés, disant : ” Toute la Syrie est sous un embargo en raison des soi-disant sanctions européennes, américaines et “arabes” imposées à la Syrie d’une manière qui se contredise avec la charte des Nations unies.
Et Jaafari d’ajouter : ” La résolution onusienne N°2254 porte sur deux volets, l’un politique pour lequel nous sommes venus à Genève, et l’autre militaire qui signifie la poursuite de la lutte contre le terrorisme et de l’éradication de ce phénomène en Syrie. Donc, nous avons la légitimité dans la poursuite de la lutte contre tous les groupes terroristes”.
“En vertu de cette résolution, tous les pays membres de l’ONU doivent aider le gouvernement syrien et ses alliés russe, iranien et autres, à lutter contre le terrorisme”, a-t-il poursuivi.
Quant à la proclamation par la délégation de l’ “opposition de Riyad” qu’elle a encore besoin du soutien des Etats-Unis en armes en cas de l’échec du dialogue, Jaafari a dit : “Les réseaux terroristes se trouvant en Syrie depuis cinq ans n’auraient pas pu poursuivre ce terrorisme sans l’appui des parties extérieures”.
Dans le même contexte, Jaafari a indiqué que la plupart des terroristes du réseau “Daech” entrent en Syrie via la frontière conjointe avec la Turquie.
Il a, enfin affirmé que la Syrie est un Etat souverain, disant : “Ce qui veut lutter contre le terrorisme doit coordonner avec le gouvernement syrien et venir en Syrie sur demande du gouvernement syrien”.
Jaafari affirme le sérieux de la délégation de la République arabe syrienne de prendre part aux pourparlers de Genève
Sur un autre plan Jaafari a rencontré aujourd’hui un certain nombre d’ambassadeurs et de représentants non permanents au Conseil de sécurité, accrédités à Genève, pour leur faire part des développements du déroulement des pourparlers inter-syriens indirects via l’émissaire spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura.
Lors de sa rencontre des ambassadeurs de Venezuela, d’Angola, de Nouvelle-Zélande, de Japon, d’Uruguay, d’Ukraine et de Malaisie, Jaafari évoqué la décision de la délégation de l’ “opposition de Riyad” de se retirer des pourparlers.
“La délégation de la République arabe syrienne poursuit la participation aux pourparlers que Ramzy Ezzeldin Ramzy, adjoint de l’émissaire spécial de l’ONU pour la Syrie, a affirmés la continuité, et ce, en expression du sérieux de la délégation de la délégation qui participe en toute responsabilité à ces pourparlers”, a fait noter Jaafari.
Jaafari a demandé aux ambassadeurs de faire part à leurs capitales et à leurs collègues à l’ONU de ces informations.
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