Le président al-Assad à la TV allemande “ARD” : Nous accordons une amnistie générale à tout homme armé syrien qui dépose son arme

Damas / Le président Bachar al-Assad a émis l’espoir que l’accord sur la cessation des hostilités serait un moment décisif dans l’histoire de la Syrie, soulignant qu’il est difficile de préserver cet accord, surtout qu’il y a plusieurs parties, plus de 100 factions des terroristes et de nombreux pays qui les soutiennent.

Dans une interview qu’il a accordée à la télévision allemande “ARD”, le président al-Assad a fait allusion à la violation, dès la première heure, de l’accord sur la cessation des hostilités qui a commencé depuis 48 heures, disant : “Nous, en tant qu’armée syrienne, nous nous abstenons de riposter pour offrir l’opportunité de préserver cet accord. Mais en fin de compte il y a des limites et cela dépend de l’autre partie”.

Le président al-Assad a évoqué la réconciliation nationale, réalisée après qu’il y ait un arrêt des combats, et l’amnistie accordée aux hommes armés pour adhérer à l’armée syrienne ou pour retourner à leur vie civile normale.

“Jusqu’à présent et après plus de 24 heures du début de la cessation des hostilités, nous ne disposons pas de cartes militaires. Donc l’accord n’est pas encore mature et quand il le sera, nous pourrions assumer la responsabilité en tant qu’une des parties responsables de la préservation de l’accord”, a-t-il dit.

Le président al-Assad a indiqué que tout homme armé doit renoncer à son arme s’il veut prendre part au processus politique ou pas. « Ce qui compte pour moi au niveau politique et constitutionnel et sur la base de l’intérêt du peuple syrien et du principe sur lequel l’Etat s’établit, c’est que tout citoyen n’est pas autorisé à porter des mitrailleuses et à porter atteinte aux personnes et aux propriétés. Nous avons accordé une amnistie aux hommes armés, dont certains ont adhéré à l’armée syrienne et d’autres ont pris part à la vie politique », a dit le président al-Assad.

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Questionné sur le refus du gouvernement syrien d’admettre qu’il y ait deux types de groupes, l’un représente le côté terroriste, à savoir Daech et le Front Nosra, et l’autre représente l’opposition armée, le président al-Assad a répondu : “Toute personne qui porte l’arme contre les civils ou contre les biens publics et privés est, du côté juridique, un terroriste. Nous ne disons pas que tout opposant armé est un extrémiste, mais la majorité qui ont dominé le terrain se composent uniquement des ces groupes extrémistes, alors que l’autre partie, qui a été promue comme modérée, n’a aucune influence sur le terrain”.

Et le président al-Assad de poursuivre : “Nous avons commencé à parler avec les combattants, comme je l’ai dit en ce qui concerne les réconciliations”, faisant noter qu’il n’y a pas de groupe de “rebelles” étrangers en Syrie, mais des étrangers qui se mélangent avec les Syriens dans les mêmes groupes et qui ont la même idéologie et les mêmes aspirations d’avoir le soi-disant “Etat Islamique”.

Quant aux démarches qui suivront le processus de transition qu’il a admis, le président al-Assad a dit : “En fait, le processus se compose de la formation d’un gouvernement d’unité nationale, puisque toute personne peut adhérer à notre gouvernement et en faire partie. Ce gouvernement doit élaborer la prochaine constitution avant de tenir des élections parlementaires qui définiront la Syrie nouvelle”.

A la question de savoir comment peut-il organiser des élections pendant la guerre civile, le président al-Assad a assuré qu’il n’y a pas de guerre civile en Syrie, mais une guerre entre les terroristes et les autres, soulignant que les élections ne reflètent pas le point de vue du président ni l’humeur du gouvernement, mais elles reflètent la constitution, à laquelle on doit s’engager. “Tous les Syriens veulent un nouveau Parlement”, a-t-il précisé.

En outre, le président al-Assad a fait savoir qu’il n’y a pas de contradiction entre la constitution et la stabilité de la Syrie pour parler de quelle est entre elles est la plus importante afin de sauver la vie des milliers de personnes, affirmant que la stabilité et la constitution sont, toutes les deux, importantes en vue de préserver la vie des gens.

Quant à sa disposition à abdiquer, le président al-Assad a indiqué que cette question est une affaire syrienne et ce sont les Syriens seuls qui ont le droit de définir qui est-ce qui sera le président. “Mon sort politique dépend uniquement de la volonté du peuple syrien”, a-t-il martelé.

Et le président al-Assad d’ajouter : “Lorsque le peuple syrien veut que je quitte mon poste, donc je doit le faire directement et sans hésitation. Sans le soutien populaire, vous ne pouvez rien faire dans votre poste”.

Assurant que ce qui se passe en Syrie est une catastrophe humanitaire, le président al-Assad a fait noter : “Nous n’imposons pas de siège, non seulement pour des raisons humanitaires, pour les valeurs en lesquelles on croit ou pour notre rôle en tant que gouvernement responsable de tout Syrien, mais aussi pour ne pas pousser les civils à adhérer aux terroristes. Comment peut-on imposer des sièges aux zones données, alors que nous envoyons toujours les salaires à Raqqa, contrôlée par Daech?”.

“Nous soutenons l’acheminement de l’assistance à toutes les zones en Syrie”, a souligné le président al-Assad.

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Répondant à une question sur l’appréciation du gouvernement du rôle de l’Allemagne dans l’accueil des réfugiés syriens, le président al-Assad a indiqué que du point de vue humanitaire, le gouvernement syrien apprécie évidement cet accueil, “mais le plus humanitaire est l’octroi de l’aide à ces gens en vue de rester dans leur pays en adoptant des politiques plus sages à l’égard de la crise en Syrie, en luttant contre le terrorisme en vue de réaliser la stabilité et en renonçant à l’ingérence dans leurs affaires”.

A propos du rôle défini que l’Allemagne peut jouer dans la question syrienne, le président al-Assad a émis l’espoir que tout pays joue un rôle, notamment les pays européens et les pays principaux à l’Union Européenne, tels que l’Allemagne, qui a la plus forte économie et qui devrait conduire l’Union Européenne, non seulement au niveau économique, mais à celui politique. “Mais du côté pratique, on n’a pas encore touché ceci, vu que le rôle dépend de la volonté et la volonté dépend de l’autonomie. Les propos des responsables européens sont les mêmes de ceux lancés par les responsables américains. Donc, je ne peux pas parler d’un rôle s’il n’y a pas d’autonomie”, a dit le président al-Assad.

Concernant la prise pour cible d’un hôpital en Syrie et la responsabilité de la Russie et de la Syrie à cet égard, le président al-Assad a indiqué que nous ne connaissons pas l’auteur de cet incident et que nous le considérons comme crime”, faisant allusion à l’Occident qui ne considère pas la guerre contre l’Irak en 2003, qui a fait plus d’un million et demi de tués, comme crime de guerre.

“Nous n’avons pas d’intérêt dans le bombardement de l’hôpital. Comment peut-on attaquer un hôpital dans une ville, alors que nous envoyons des vaccins à Raqqa, où se trouve Daech? C’est une contradiction “, a-t-il fait noter.

A la question de savoir qu’est-ce que les forces qui aident la Syrie veulent contre cet appui, le président al-Assad a indiqué qu’elles n’étaient pas venues en Syrie pour aider le président syrien ou le gouvernement syrien, mais pour lutter contre le terrorisme qui ne reconnaît pas de frontières, faisant noter : “Elles ne nous défendent pas uniquement, mais elles se défendent. Tous nos amis respectent notre souveraineté et ne demandent rien de nous contre leur soutien”.

A la question de savoir si la Syrie reste toujours un Etat souverain, le président al-Assad a dit que la souveraineté est une terminologie relative. “Avant la crise, Israël occupait notre territoire, c’est pourquoi nous ne considérions pas que notre souveraineté était complète avant la récupération de notre territoire. Actuellement, pendant la crise, de nombreux terroristes franchissent nos frontières et plusieurs avions américains et ceux de la soi-disant “Coalition” violent notre espace aérien. Donc je ne peux pas parler d’une souveraineté complète, mais en même temps, lorsqu’il y a une constitution, des institutions qui travaillent et un Etat qui fait son travail pour le peuple syrien, la question la plus importante est que le peuple syrien ne se soumet à aucune force. Donc on jouit toujours de la souveraineté, mais pas de sens complet du mot”, a-t-il précisé.

A propos de la question des enfants de Daraa qui écrivaient sur les murs et qui ont été emprisonnés, le président al-Assad a affirmé que cette histoire n’avait pas eu lieu et qu’elle était uniquement une propagande, soulignant que si cette histoire avait vraiment eu lieu, il aurait été injustifiable de porter la mitrailleuse, de combattre le gouvernement et de tuer les civils et les innocents.

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Questionné sur la manière de mettre fin à la guerre en Syrie, le président al-Assad a dit : “Dès le début de la crise, nous avons adopté deux volets, à savoir le dialogue et la lutte contre les terroristes”, soulignant la nécessité de mettre fin à l’embargo occidental imposé à la Syrie et au soutien apporté par certains pays, tels que la Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar, soutenant le terrorisme, pour arrêter le “cauchemar” en Syrie.

A. Chatta

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