Genève / Le chef de la délégation syrienne aux pourparlers inter-syriens à Genève, Bachar Jaafari, a déclaré que toute solution politique à la crise en Syrie ne se réaliserait pas sans la présence d’une partie sérieuse dans le processus du dialogue, affirmant que l’intérêt du peuple syrien sera la boussole pour la délégation à Genève et il doit être la boussole du dialogue.
Dans une conférence de presse tenue aujourd’hui à Genève, Jaafari a indiqué que la délégation syrienne est venue à Genève pour y mener un dialogue syro-syrien indirect sans ni ingérence extérieure ni conditions préalables, conformément à la résolution N° 2254 et aux Déclarations de Vienne. « Le contenu de la résolution 2254 et de la lettre d’invitation adressée au gouvernement syrien n’a pas été respecté par l’opposition, vu que l’invitation avait porté sur la fixation du 25 du mois en cours comme date du lancement du dialogue, mais ceci n’avait pas été réalisé en raison du retard de quelques jours de l’arrivée des délégations des oppositions », a-t-il précisé.
Jaafari a indiqué que l’arrivée en retard de l’opposition de Riyad donne la preuve sur son « non sérieux et son irresponsabilité », ajoutant que les déclarations de certains responsables occidentaux donnent l’impression que “nous négocions avec ces pays et non pas avec des opposants syriens”.
Jaafari a fait allusion à certaines parties régionales, arabes et internationales qui veulent repartir de zéro, « ce qui constitue une perte de temps au dépend de la souffrance du peuple syrien », a-t-il ajouté.
Et Jaafari de poursuivre : « Celui qui parle des conditions préalables signifie qu’il est venu à la réunion pour faire échec au dialogue ».
Jaafari a précisé que la délégation syrienne avait affirmé à l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, qu’elle est prête à œuvrer pour trouver une solution qui met fin à la crise tant qu’il existe des parties sérieuses qui travaillent à cette fin.
Il a ajouté que la Syrie avait manifesté des intentions positives et bonnes à l’égard de toute tentative internationale se basant sur les résolutions des Nations unies en vue de trouver une solution à la crise, mais le problème réside toujours dans l’autre partie qui, si elle est sérieuse de régler la crise, doit venir à Genève portant avec elle un agenda national conformément à la résolution internationale N° 2254 et aux deux Déclarations de Vienne.
“Nous, ainsi que de Mistura, nous ne connaissons pas jusqu’à présent qui est-ce qui l’autre partie et nous utilisons la terminologie des oppositions, non pas de l’opposition, car nous trouveront devant nous plusieurs délégations”, a-t-il dit.
Jaafari a, en outre, indiqué que beaucoup de migrants syriens avaient quitté le pays pour chercher de meilleures conditions économiques en raison des mesures coercitives et des sanctions injustes imposées au peuple syrien.
Répondant aux questions des journalistes, Jaafari a affirmé que l’échec de s’accorder sur une liste des noms des réseaux terroristes et des opposants est le résultat d’accorder la mission à deux pays partiaux, à savoir l’Arabie saoudite et la Jordanie.
Jaafari a fait savoir que la lutte contre le terrorisme doit être à la tête des priorités, disant : “La souffrance humanitaire en Syrie est due au terrorisme, et par conséquent, on ne peut pas traiter le dossier humanitaire sans le traitement du terrorisme”.
Et Jaafari de poursuivre : “Nous ne négocierons pas avec les terroristes et nous ne traiterons pas avec eux, c’est pourquoi de Mistura avait insisté sur le fait que les pourparlers soient indirects car nous ne savons pas les noms des délégations de l’autre partie”.
“Il n’y aura pas de négociations, mais des pourparlers indirects sous forme de dialogue inter-syrien et sans conditions préalables ou ingérence extérieure”, a dit Jaafari qui a fait savoir que celui qui cherche une condition préalable signifie qu’il viole la résolution internationale N°2254 et les deux Déclarations de Vienne.
Répondant à une question sur la commission de transition, Jaafari a indiqué que la résolution onusienne N°2254 n’aborde ni une commission de transition, ni un gouvernement élargi d’unité nationale, mais elle évoque un pouvoir crédible qui dépend du dialogue inter-syrien.
“Le gouvernement syrien continuera à imposer le pouvoir de la loi et à faire face aux terroristes”, a-t-il fait noter, assurant que l’engagement des pays soutenant le terrorisme, notamment la Turquie, l’Arabie Saoudite, le Qatar et Israël, aux résolutions onusiennes relatives à la lutte contre le terrorisme est une question nécessaire pour réaliser un progrès dans le règlement politique”, a-t-il conclu.
Razane / R.B. / A. Chatta