Damas – SANA / Le ministre des Affaires étrangères et des Expatriés, Assaad Al-Chaibani, a souligné que les sanctions économiques imposées à la Syrie accablent son peuple, appelant à les lever pour parvenir à une renaissance économique.
Al-Chaibani a déclaré lors d’une séance de débat hier avec la participation du ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan dans le cadre de la Conférence de Munich sur la sécurité, tenue en Allemagne : « Les sanctions économiques ont été imposées au régime renversé, et elles auraient dû être levées avec sa chute. Il est vrai qu’il y a eu des exceptions de la part des États-Unis et de l’Europe, mais elles ne sont pas suffisantes. Toutes les sanctions doivent être levées pour ouvrir la voie au peuple syrien, et ce sera la garantie de sa stabilité ».
Al-Chaibani a expliqué que si aucune solution n’est trouvée aux sanctions, et la Syrie ne parviendra pas à relier la banque centrale au système financier international SWIFT, le processus de reconstruction sera entravé et les Syriens ne seront plus capable de retourner à la vie normale. Il y a deux millions de personnes dans les camps, et les sanctions doivent donc être levées pour que la Syrie puisse offrir une vie décente à la population et puisse convaincre les réfugiés à l’étranger de rentrer dans leur pays.
« La nouvelle administration syrienne a hérité une économie ruinée par le régime renversé, et le revenu du citoyen moyen est très bas, mais des efforts seront déployés pour rétablir la stabilité de la livre syrienne, et introduire des réformes au ministère des Finances et dans d’autres ministères, dans le but de réformer l’économie épuisée par les politiques du régime renversé », a-t-il estimé.
Le ministre des Affaires étrangères a indiqué que la diversité en Syrie soutient sa force, et que le monde sera surpris par la prise de conscience des Syriens quant à la question de leur représentation, indiquant que le prochain gouvernement sera basé sur la compétence et non pas sur des quotas sectaires, car le critère de nomination est le mérite et l’intérêt national, et le pouvoir sera entre les mains du peuple syrien et non entre les mains d’une seule personne.
« Le peuple syrien est déterminé à réaliser ses intérêts nationaux et qu’il faut lui donner l’opportunité de démontrer son succès », a-t-il ajouté.
D’autre part, al-Chaibani a fait noter qu’Israël déstabilise la région et qu’il doit respecter l’accord de désengagement de 1974, soulignant que le Golan occupé est une terre syrienne et personne n’a le droit de le donner à quiconque.
Il a émis l’espoir de nouer de bonnes relations avec la nouvelle administration américaine, car les deux pays ont un intérêt commun dans de nombreuses questions sur lesquelles il est possible de s’entendre, dans l’intérêt de la sécurité et de la stabilité de la Syrie et ceux des États-Unis et du monde entier.
De son côté, le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan a déclaré : « La nouvelle administration syrienne a pris les bonnes mesures pour résoudre la question de la stabilité et unifier les factions militaires, et nous avons une réelle opportunité pour la première fois de résoudre les problèmes en Syrie, après plus de 10 ans d’instabilité. »
Il a réitéré le soutien de la Turquie à l’unité, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Syrie, indiquant que son pays s’efforçait d’aider la Syrie dans la reconstruction, de soutenir l’économie et de construire des institutions, et avait entamé des pourparlers avec l’administration du président américain Donald Trump concernant la Syrie, notamment en ce qui concerne la levée des sanctions qui y sont imposées.
Pour sa part, l’envoyé spécial de l’ONU en Syrie, Geir Pedersen, a souligné que 18 millions personnes en Syrie ont besoin d’aide, soulignant que l’économie syrienne ne peut pas être réformée si les sanctions économiques ne sont pas levées.
Pedersen a souligné que les messages envoyés par la nouvelle administration syrienne sont bons, expliquant que les deux priorités en Syrie sont de représenter tout le monde et d’assurer la sécurité, ajoutant : « Nous approchons du 1er mars, et alors le monde entendra des décisions importantes, car nous devons voir un véritable gouvernement global en Syrie ».
L.Arfi