Le président al-Assad à “Ria Novosti” et “Sputnik” : Ce qui s’est passé à Khan Cheikhoun est fabriqué pour justifier l’attaque contre la base aérienne de Ch’eyrat

Damas / Le président Bachar al-Assad a assuré que c’est le Front Nosra qui avait récemment visé à Alep les civils des deux localités de Kefraya et Fouaa.

Dans une interview qu’il a accordée aux deux agences de presse russes “Ria Novosti” et “Sputnik”, le président al-Assad a affirmé que ce qui s’était passé à Khan Cheikhoun est fabriqué pour justifier l’attaque contre la base aérienne de Ch’eyrat.

Le président al-Assad a fait noter que “depuis la première attaque menée par les terroristes il y a quelques années contre l’armée arabe syrienne à Alep, nous avons demandé à l’ONU d’envoyer une délégation pour confirmer ce que nous avons dit sur l’usage par les terroristes de gaz toxiques contre notre armée”, soulignant que plusieurs incidents similaires s’étaient produits sans l’envoi par l’ONU de n’importe quelle délégation.

“Nous avions envoyé un message officiel à l’ONU pour envoyer une délégation dans le but d’enquêter sur ce qui s’est passé à Khan Cheikhoun, mais elle ne l’a pas fait jusqu’à présent, car l’Occident et les Etats-Unis ont interdit l’arrivée de toute délégation pour ne pas trouver que toutes leurs histoires sur ce qui s’était déroulé à Khan Cheikhoun sont fabriquées afin d’attaquer l’aéroport de Ch’eyrat”, a-t-il ajouté.

“Nous croyons que ce qui s’est passé à Khan Cheikhoun est fabriqué pour une simple raison : s’il y avait une attaque au gaz, comment la vie dans la ville resterait normale ? Ils n’ont pas évacué la ville. Après quelques jours, ils ont attaqué Ch’eyrat où ils ont prétendu qu’il y a des dépôts de gaz. Ils ont attaqué tous les dépôts et ils n’y avaient aucune fuite de gaz de cet aéroport. Personne parmi les officiers ou les éléments de l’armée n’a été affecté de n’importe quel gaz. Ce qui s’est passé est une pièce de théâtre pour justifier l’attaque contre la base aérienne de Ch’eyrat”, a dit le président al-Assad.

Le président al-Assad a souligné que plus de 50% des défenses antiaériennes avaient été détruites du fait des attaques menées par les terroristes depuis le début de la crise.

A la question de savoir s’il y a une menace de l’usage d’armes chimiques par les terroristes et quel est le pays qui les leur assure, le président al-Assad a répondu : “Ils se procurent de ces armes directement de la Turquie qui est la seule voie pour obtenir le fonds, les armes et toute forme d’appui logistique, ainsi que les combattants”.

Questionné sur le nombre de personnes qui avaient été tuées depuis le début de la guerre, le président al-Assad a indiqué que des dizaines de milliers de personnes avaient été abattues depuis le début de la guerre, non pas des centaines de milliers comme les médias véhiculent, soulignant que les chiffres véhiculés par les médias occidentaux sur le nombre de tués pendant les six dernières années sont imprécis.

Le président al-Assad a ajouté qu’il n’est pas d’accord avec le chiffre donné par l’ONU sur le nombre de tués, car elle n’a aucun moyen de les recenser.

A la question de savoir si les forces russes et syriennes avaient arrêté al-Baghdadi sur la frontière syro-irakienne, le président al-Assad a affirmé que les rapports publiés à cet égard sont incorrects, indiquant que cette frontière est sous le contrôle de Daech jusqu’à présent, non pas sous le contrôle des Syriens, des Russes, des Occidentaux, des Américains ou de toute autre partie. “Daech est le seul qui contrôle cette frontière. Donc al-Baghdadi est en sécurité dans cette région”, a-t-il précisé.

Questionné sur la date du début de la libération de Raqqa par l’armée arabe syrienne et des possibilités de la collaboration avec la Coalition occidentale à cet égard, le président al-Assad a souligné la disposition à collaborer avec tous les pays qui veulent lutter contre le terrorisme avec sincérité et qui ont la volonté de le faire, faisant savoir que l’armée syrienne avançait à partir d’Alep en direction de Raqqa, mais les terroristes ont mené leur attaque contre Hama, en vue de protéger Daech à l’est du gouvernorat, qui jouxte Palmyre, et de ralentir la progression de l’armée syrienne en cette direction.

A propos des mesures que l’armée syrienne peut adopter pour mettre fin à l’intervention turque en Syrie, le président al-Assad a dit que la priorité est accordée à la défaite des terroristes pour que l’armée turque et toute autre armée soient faibles sur le terrain. “Lorsque l’on vainc les terroristes dans les différentes régions, l’expulsion de toute autre partie sera très facile”, a-t-il précisé.

A la question de savoir s’il prévoit une confrontation directe entre la Syrie et les Etats-Unis après la frappe aux missiles qu’ils avaient menée, le président al-Assad a fait noter que la question est pareille à la situation turque et qu’il est possible de lutter contre les parties qui occupent le territoire après la défaite des terroristes qui leur appartiennent.

Questionné sur les possibilités de l’amélioration des relations entre la Syrie et les Etats-Unis, le président al-Assad a fait noter : “Si les Etats-Unis changent leur comportement, nous sommes prêts à traiter avec eux et nous n’avons aucun problème à cet égard”.

Quant à la Constitution et à son avis sur l’effacement du mot “arabe” du nom du pays, le président al-Assad a souligné la nécessité qu’il y ait une entente syrienne sur la Constitution, estimant que la majorité des Syriens s’engagent à ce mot et croient en leur identité arabe.

Et le président al-Assad de poursuivre : “La problématique la plus importante dans la Constitution est la question de la laïcité de l’Etat. La majorité des factions qui ont adhéré aux négociations à Astana et certaines parmi elles qui ont pris part à Genève, n’admettent pas l’Etat laïque et veulent un Etat islamique”.

Concernant les informations sur les plans de la Jordanie de déployer ses forces en Syrie en coordination avec les Etats-Unis sous prétexte de la lutte anti-Daech, le président al-Assad a indiqué que la Jordanie fait partie du plan américain depuis le début de la guerre contre la Syrie. “La Jordanie n’est pas un pays indépendant et si les Etats-Unis veulent utiliser la partie nord de la Jordanie contre la Syrie, Ils le feront. La question ne dépend pas de la Jordanie”, a-t-il fait allusion.

Questionné sur le nombre de combattants de Daech qui étaient sortis du Mossoul et entrés en Syrie, le président al-Assad a fait savoir que personne ne sait le nombre précis des éléments de Daech qui entrent en Syrie, car les frontières sont ouvertes actuellement et il n’y a ni de frontières régulières, ni de l’armée syrienne, ni de la police.

Il a ajouté que les Etats-Unis avaient permis aux éléments de Daech d’entrer en Syrie pour attaquer l’armée syrienne qui défend la ville de Deir Ezzor et voulu que la ville chute aux mains de Daech.

Le président al-Assad a mis en exergue l’appui apporté par les forces aériennes russes à l’armée syrienne pendant un an et demi et qui avait contribué à la reprise de Palmyre, d’Alep et d’autres zones et à la défense récemment de Hama, soulignant en même temps le soutien de l’Iran à la Syrie par le biais de ses officiers et de ses conseillers.

“Je crois que nous n’avons pas besoin actuellement de forces terrestres en Syrie. Ce qui a été réalisé est suffisant” a-t-il dit.

A propos des pourparlers de Genève, le président al-Assad a indiqué que les pourparlers de Genève n’avaient pas encore commencé, faisant noter : “Ils utilisent ces initiatives en tant que parapluie politique pour les terroristes, non pas pour parvenir à un règlement politique”.
A. Chatta

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