Damas / Le président Bachar al-Assad a affirmé que les terroristes, qui occupent la partie est d’Alep depuis trois ans, y utilisent les civils comme “boucliers humains”, disant : “Notre mission en tant que gouvernement est de lutter contre les terroristes pour libérer cette zone et de tenter en même temps de parvenir à une solution en vue de la vider des terroristes”.
Dans une interview qu’il a accordée à la TV portugaise, le président al-Assad a indiqué que le gouvernement avait ouvert des corridors pour la sortie des civils de la partie précitée et pour l’entrée des convois humanitaires et des aides dans cette zone, assurant que les terroristes avaient refusé publiquement tout règlement et voulu laisser la situation comme elle l’est.
Questionné sur son usage des djihadistes pour porter atteinte à la réputation de l’opposition devant l’opinion publique nationale et internationale, le président al-Assad a indiqué qu’ “il est impossible d’utiliser les terroristes comme carte politique pour ne pas nous faire mal”.
“L’usage du terrorisme, des djihadistes et des extrémistes pour servir tout agenda politique est une question immorale”, a-t-il dit.
Le président al-Assad a assuré qu’il n’y a comme choix que la victoire et que la Syrie n’existera point si les terroristes, soutenus par la Turquie, le Qatar, l’Arabie Saoudite et certains pays occidentaux, dont les Etats-Unis, gagnent la guerre.
Questionné sur les possibilités de réaliser la victoire sans l’aide du Hezbollah, de l’Iran et de la Russie, le président al-Assad a indiqué que leur présence et leur soutien sont “essentiels” pour faire face à ce genre de guerre qui est pareille à une guerre internationale contre la Syrie et dans laquelle les terroristes avaient été soutenus par des dizaines de pays étrangers.
Et le président al-Assad de poursuivre : “La Russie, l’Iran et le Hezbollah sont tous importants pour nous et ont réalisé des accomplissements importants face aux terroristes en Syrie. Donc, il est impossible de dire qui est-ce qui l’allié le plus important pour nous”.
A propos du rôle actuel de la Russie en Syrie, le président al-Assad a fait noter que la partie la plus importante de l’appui russe est celle aérienne, affirmant : “Notre armée s’appuie sur le soutien russe dans les différents domaines militaires”.
“Nous sommes complètement libres dans la détermination de l’avenir de la Syrie”, a souligné le président al-Assad, qui a ajouté que les Russes se basent dans leurs politiques sur les valeurs et n’interviennent point dans tout ce qui est relatif à l’avenir de la Syrie ou du peuple syrien.
Le président al-Assad a indiqué que “les Russes luttent contre le terrorisme pour nous, pour le monde et pour eux-mêmes. La lutte contre le terrorisme ne verse pas uniquement dans l’intérêt de la Syrie ou du peuple syrien, mais aussi dans l’intérêt du Moyen-Orient et de l’Europe elle-même”.
A la question de savoir si la Syrie est démocratique conformément aux normes occidentales, le président al-Assad a répondu : “Les habitants du pays sont seuls susceptibles de lutter pour la démocratie et la liberté et personne ne peut les apporter de l’extérieur”.
“Nous étions sur la voie de la démocratie et nous allions en avant. La norme n’est pas l’Occident qui a sa propre culture alors que nous, nous avons la Nôtre. Notre démocratie doit refléter nos cultures, nos coutumes, nos traditions et notre réalité”, a précisé le président al-Assad.
Concernant le nouveau Secrétaire général de l’ONU et son approche humanitaire bien connue sur la situation, le président al-Assad a dit : “Je suis évidement d’accord avec le “titre” de cette approche. Le côté humanitaire doit être réalisé simultanément avec la lutte contre le terrorisme. Il est impossible qu’ils parlent des aides humanitaires alors qu’ils soutiennent en même temps le terrorisme. Je ne parle pas de lui, mais des pays qui soutiendront son plan. Il ne peut pas réaliser cette approche alors que de nombreux pays dans le monde soutiennent les terroristes en Syrie. Nous soutenons évidement cette approche pour aider les gens à retourner à leur pays et à vivre en toute sécurité sans les terroristes”.
Questionné sur sa disposition à traiter avec le Secrétaire général de l’ONU qui a dit que la paix en Syrie est une priorité, le président al-Assad a affirmé : “Oui, évidement. C’est sa priorité, ainsi que la nôtre. C’est la priorité du Moyen-Orient et lorsque celui-ci sera stable le monde entier le sera aussi”.
Et le président al-Assad de poursuivre : “Nous sommes disposés à coopérer pour rétablir la stabilité en Syrie en prenant en compte l’intérêt du pays et la volonté du peuple syrien”.
Le président al-Assad a fait savoir qu’il attend du nouveau Secrétaire général de l’ONU d’être objectif dans toute déclaration qu’il donne sur n’importe quel conflit dans le monde et de ne pas transformer son poste en une branche du Département d’Etat américain.
“La situation en Syrie n’est pas très compliquée, ce qui la rend compliquée c’est l’intervention étrangère, notamment celle occidentale, car elle est contre la volonté du gouvernement syrien, tandis que l’intervention des Russes, des Iraniens et du Hezbollah a eu lieu sur demande du gouvernement syrien”, a fait noter le président al-Assad.
Questionné sur le président turc qui a déclaré la semaine dernière que les intérêts de son pays dépassent les frontières naturelles et qui a fait allusion au Mossoul et à Alep, le président al-Assad a assuré que le président turc souffre de la paranoïa et vit à l’époque ottomane, non pas à l’heure actuelle.
Qualifiant de “conquête” la présence de l’armée d’Erdogan en Syrie, le président al-Assad a dit : “Nous avons le droit de défendre notre pays contre toute forme de conquête. Soyons réalistes, tout terroriste, qui est venu en Syrie, l’avait fait via la Turquie et par le biais d’un soutien apporté par Erdogan. La lutte contre ces terroristes est similaire à la lutte contre l’armée d’Erdogan”.
Questionné sur ce qu’il prévoit du président américain élu, Donald Trump, le président al-Assad a souligné qu’il n’a pas beaucoup de prévisions, “car l’administration américaine ne dépend pas uniquement du président, mais de différentes forces au sein de cette administration. De différents groupes de pression influeront sur le président. Donc, il faut attendre pour voir après qu’il commence sa nouvelle mission dans deux mois. Nous souhaitons que les Etats-Unis soient impartiaux, respectent le droit international, n’interviennent point dans les affaires d’autres pays dans le monde et mettent fin à leur soutien aux terroristes en Syrie”, a-t-il précisé.
“Nous coopérerons avec les Etats-Unis dans la guerre contre le terrorisme s’ils sont sincères et s’ils disposent de la volonté et de la capacité”, a fait savoir le président al-Assad.
Et le président al-Assad de conclure : “Nous sommes disposés à collaborer sans conditions avec toute partie dans le monde concernant la lutte contre le terrorisme. C’est l’essence de notre politique depuis des années, même avant la guerre contre la Syrie”.
A. Chatta