New York /Le représentant permanent de la Syrie auprès de l’ONU, Bachar Jaafari, a affirmé que les pays qui soutiennent les groupes terroristes en Syrie et refusent de les inscrire sur la liste du terrorisme imposent des mesures injustes au peuple syrien et se servent de sa souffrance politiquement.
Lors de la séance du Conseil de sécurité, tenue la nuit dernière pour débattre la situation au Moyen-Orient, Jaafari s’en est vivement pris à certains pays qui prétendent être soucieux de la situation humanitaire et de l’état des droits de l’Homme et jouent en même temps un rôle primordial dans l’aggravation de la souffrance du peuple syrien.
«Certains pays, qui avaient soutenu les groupes terroristes en Syrie, les avaient protégés et avaient camouflé leurs crimes, ont refusé la demande de la Russie d’inscrire les deux réseaux «Ahrar al-Cham» et «Armée de l’Islam» sur la liste des réseaux terroristes, adoptée par le Conseil de sécurité, les ont dénommés «Opposition syrienne armée modérée» et les ont invités à participer aux pourparlers de Genève, bien que ces deux réseaux nouent sur le terrain une alliance avec le réseau terroriste du Front Nosra», a-t-il précisé.
Jaafari a fait savoir que le réseau terroriste de l’Armée de l’Islam tire quotidiennement des roquettes sur Damas et Alep, alors que celui d’Ahrar al-Cham exécute des attentats-suicides et fait des victimes parmi les innocents, dont récemment à Jableh et à Tartous.
«Ces pays soutiennent les réseaux terroristes pour les utiliser comme une arme de chantage politique et pour réaliser leurs propres agendas», a fait valoir Jaafari, qui a ajouté que ces pays imposent des mesures économiques unilatérales et illégitimes au peuple syrien, ce qui aggrave sa souffrance, fait des pressions sur les deux secteurs, public et privé, quant à l’assurance des besoins de première nécessité et pousse une partie des Syriens à quitter leur pays pour chercher du pain et la sécurité.
Jaafari a sévèrement critiqué la poursuite de la politisation de la conjoncture humanitaire et de l’emploi de la souffrance de Syriens pour réaliser des fins politiques.
«Comment peut-on mettre fin à la crise et régler la conjoncture humanitaire en Syrie sans traiter sérieusement avec les violations par l’Arabie Saoudite, le Qatar et Israël des résolutions du Conseil de sécurité ayant trait à la lutte contre le terrorisme? », s’est interrogé le délégué permanent de la Syrie.
Évoquant les allégations sur l’interdiction par le gouvernement syrien de l’accès de l’assistance humanitaire à Daraya, Jaafari les a qualifiées de «fausses et de tromperie», faisant savoir que le gouvernement avait permis, le 17 du mois en cours, à l’ONU et au CICR d’accéder à Daraya pour acheminer des aides humanitaires.
Il a, à cet effet, fait noter que tout retard dans l’octroi des autorisations est dû au souci du gouvernement syrien de la sécurité des employés dans le domaine humanitaire et de l’accès de l’assistance à ceux qui en ont besoin.
Il a réitéré l’engagement du gouvernement syrien à ses devoirs et ses responsabilités d’atténuer la charge humanitaire.
Jaafari a affirmé que la mise d’une fin à la crise humanitaire ne se fait que via le traitement de l’essence du problème, à savoir le terrorisme soutenu par l’étranger et l’immixtion extérieure dans les affaires internes.
Il a, de même, réitéré l’engagement du gouvernement syrien à la relance du processus politique à Genève.
D’autre part, Jaafari s’en est pris à l’ONU qui a causé des catastrophes dans plusieurs pays, comme en Libye et en Irak.
«Nous voulons une organisation des Nations-Unies qui exprime l’essence de sa charte et non pas une nouvelle charte et de nouvelles règles de travail non écrites», a-t-il conclu.
L.A. / A. Chatta