New York-SANA/ Le représentant permanent de la Syrie auprès des Nations Unies, Bassam Sabbagh, a affirmé que certains membres permanents du Conseil de sécurité, notamment les États-Unis, continuent de commettre des violations flagrantes contre la Syrie, alors qu’ils donnent des conférences lors des réunions du Conseil sur la nécessité de respecter la Charte et l’importance de défendre les principes du droit international.
Lors d’une séance du Conseil de Sécurité sur les affaires politiques et humanitaires en Syrie, Sabbagh a fait noter que la Syrie est confrontée depuis des années à de sérieux défis causés par le terrorisme exporté de différentes régions du monde, la présence militaire illégale des forces américaines et turques et les agressions israéliennes répétées. “Tout cela est accompagné d’une ingérence dans ses affaires intérieures et coïncide avec l’imposition d’un embargo et de mesures unilatérales coercitives, illégales et inhumaines”, a-t-il ajouté, soulignant que ces défis constituent des violations flagrantes de la Charte des Nations Unies, de la principes du droit international et du droit international humanitaire, ainsi que de toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité qui prévoient le respect de la souveraineté, de l’indépendance, de l’unité et de l’intégrité territoriale de la Syrie.
« Certains membres permanents de ce Conseil ont commis et commettent toujours des violations flagrantes contre la Syrie. Les États-Unis sont présents militairement de manière illégale et injustifiée sur les territoires syriens, soutiennent les milices séparatistes qui violent l’intégrité territoriale de la Syrie et utilisent des groupes terroristes dans le camp Rukban pour jouer un rôle de sabotage et provoquer une crise humanitaire infutile » a-t-il assuré.
Sabbagh a fait noter que ces pays envoient leurs délégations pour infiltrer furtivement et illégalement dans le nord-est de la Syrie, citant la plus récente infiltration d’une délégation dirigée par Ethan Goldrich, sous-secrétaire d’État adjoint des États-Unis, et pillent les richesses nationales, volent le pétrole, le gaz et le blé syriens.
Sabbagh a indiqué que les États-Unis ont causé des pertes directes et indirectes au secteur pétrolier syrien, estimées à 115 milliards de dollars, ce qui nécessite de leur demander des comptes et de les obliger à payer des indémnités. “Parallèlement, ils continuent d’imposer avec leurs alliés européens, des mesures coercitives unilatérales sur tous les secteurs vitaux, alimentation, santé, énergie, transports, jusqu’à la production agricole, causant de grandes souffrances économiques et humanitaires sans précédent aux Syriens.”, a-t-il fait savoir.
« Au cours de la séance d’aujourd’hui, la représentante des États-Unis a réitéré l’attachement de son pays à la déclaration illégitime, illégale et honteuse faite par l’administration de l’ancien président Donald Trump en mars 2019 concernant le Golan syrien occupé, qui représentait un mépris évident à l’égard du droit international et des résolutions pertinentes des Nations Unies, en particulier la résolution N° 497 du Conseil de sécurité de 1981 » a-t-il dit, affirmant que toutes ces pratiques illégales et illégitimes ne sont qu’un exemple de ce que fait Washington en Syrie, alors qu’il donne les leçons à chaque réunion du Conseil de sécurité sur la nécessité de respecter la Charte des Nations Unies et l’importance de défendre les principes du droit international, essayant d’échapper honteusement aux répercussions destructeuses de la politique de chaos créateur et de destruction qu’il a propagée dans notre région et dans d’autres parties du monde.
« L’occupant israélien poursuit ses agressions sur les territoires syriens en ciblant et en bombardant les infrastructures, les installations civiles vitales et les aéroports, de sorte qu’il a menée 30 agressions aériennes depuis le début de cette année », a affirmé Sabbagh, réitérant la condamnation de la Syrie de ces attaques et sa dénonciation du silence permanent de certains pays qui se déclarent protecteurs du droit international humanitaire et des droits de l’homme.
Et Sabbagh de poursuivre : « Nous avons écouté le briefing de l’envoyé spécial des Nations Unies en Syrie, Geir Pedersen, qui avait récemment visité Damas et rencontré le ministre des Affaires étrangères et des Expatriés, qui l’avait assuré l’engagement de la Syrie au processus politique sous une direction et une appropriation syriennes sans ingérence extérieure et sur la base du respect de la souveraineté, de l’indépendance, de l’unité et de l’intégrité territoriale de la Syrie ».
Sabbagh a souligné que la Syrie poursuit le dialogue et la coordination avec l’Envoyé spécial et espère que ses efforts permettront au Comité de discussion de la Constitution de reprendre ses réunions dès que possible.
« Depuis que la Syrie a autorisé l’ONU, le 13 juillet dernier, à utiliser le passage de Bab al-Hawa pour assurer la poursuite de l’acheminement de l’aide humanitaire aux civils du nord-ouest de la Syrie, un seul convoi y était entré, dans des conditions offensantes pour l’ONU, et c’était le 19 septembre dernier, soit après plus de deux mois de la date d’octroi de l’autorisation. “Cela est dû à l’obstruction des organisations terroristes présentes dans cette région, mais ce qui est surprenant, c’est que nous n’avons pas entendu une seule voix de la part des pays qui secouaient la tête en prétendant vouloir répondre aux besoins humanitaires des Syriens » a-t-il ajouté.
Sabbagh a remercié le secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, Martin Griffiths, pour les efforts qu’il avait déployés dans ce domaine, soulignant que l’État syrien, dans le cadre de son souci du sort de ses citoyens, a ouvert cinq points de passage.
Il a indiqué que la décision de la Syrie d’autoriser l’utilisation du point de passage de Bab al-Hawa, ainsi que l’autorisation d’utiliser les points de passage de Bab al-Salama, d’al-Rai et des points de passage de Sarmada et Saraqib pour les expéditions humanitaires en provenance de l’intérieur/ à travers les lignes, est susceptible d’obtenir un accès humanitaire suffisant pour répondre aux besoins humanitaires des Syriens dans le nord-ouest de la Syrie, mais cela nécessite de faire pression maximale aux réseaux terroristes dans cette région pour les empêcher d’exploiter ceux qui ont besoin de cette aide humanitaire, et cela implique également un financement adéquat, durable et prévisible pour les programmes et agences des Nations Unies concernés.
« La Syrie a préparé les conditions et pris les décisions nécessaires en ce qui concerne le retour des réfugiés, et coopère avec le HCR et le Groupe de contact arabe pour atteindre cet objectif. Elle accueille favorablement le retour de chaque réfugié syrien forcé de quitter son pays à cause des groupes terroristes”, a indiqué Sabbagh, appelant les pays occidentaux à oeuvrer pour fournir des conditions appropriées en vue d’assurer le retour des réfugiés au lieu de l’entraver et politiser ce dossier pour servir son agenda politique étroit.
Sabbagh a fait noter que l’amélioration de la situation humanitaire en Syrie nécessite des solutions durables pour soutenir le peuple syrien, ce qui réduit sa dépendance à l’aide humanitaire vitale et augmente sa capacité de résistance, et implique la levée immédiate et inconditionnelle des mesures coercitives unilatérales y imposées par les États-Unis et l’Union européenne.
Et Sabbagh de conclure : « C’est ma dernière déclaration devant le Conseil de sécurité avant la fin de ma mission en tant que représentant permanent de la Syrie. J’exprime mes remerciements et ma gratitude aux États membres frères et amis qui ont apporté leur soutien à la Syrie et n’ont ménagé aucun effort pour se tenir à ses côtés face à l’ingérence dans ses affaires intérieures et à toutes les tentatives d’exploitation et de politisation de la situation humanitaire dans ce pays. J’appelle les autres États membres à reconsidérer leur approche à l’égard de la Syrie et à adopter une approche constructive qui contribue véritablement à trouver des solutions aux problèmes au lieu de les enflammer et brûler ce qui a été accompli ».
L.S./ R.B.