Le président al-Assad à Sky News Arabia : Celui qui assume la responsabilité de la destruction en Syrie est le même qui soutient le terrorisme et planifie la guerre

Damas-SANA/ Le président Bachar al-Assad a affirmé que la guerre contre la Syrie aurait pu être évitée si nous nous étions soumis à toutes les exigences qui ont été demandées ou imposées à la Syrie avec des enjeux divers, dont le premier était l’abandon des droits syriens et des intérêts syriens.

Dans une interview avec Sky News Arabia, le président al-Assad a indiqué qu’on n’a pas prévu le volume de la destruction, vu qu’on ne savait pas quels plans étaient en préparation. « Dès le début de la guerre, nous avions réalisé que cette guerre sera longue et non pas une crise passagère comme certains pensaient, mais les détails personne ne s’y attend », a-t-il fait savoir.

Le président al-Assad a ajouté : « Nous, en Syrie, étions au courant des scénarios qui étaient développés et véhiculés dans les médias pour créer un état de terreur, donc ces scénarios n’étaient pas dans nos esprits en général, d’autant plus que nous avions mené une bataille existentielle. La cible n’était pas Kadhafi, c’était la Libye, et ce n’était pas Saddam Hussein, c’était l’Irak, et la cible n’était pas le président Bachar, c’était la Syrie ».

Le président al-Assad a indiqué qu’il n’y a pas d’État, même si c’était entre deux guillemets « mauvais », qui détruit la patrie, donc c’est le terrorisme qui procède à la destruction. Le rôle de l’État, en vertu de la constitution et de la norme nationale, est de se défendre.

Et le président al-Assad de s’interroger est ce que la lutte contre le terrorisme est-elle celle qui a détruit le pays ? Si nous laissons le terrorisme le pays sera-t-il construit ?! C’est illogique. Alors celui qui porte la responsabilité est celui qui a soutenu le terrorisme, pas celui qui s’est défendu contre le terrorisme. Celui qui porte la responsabilité est celui qui a voulu la guerre, planifié la guerre et attaqué, pas celui qui a été attaqué

Le président al-Assad a ajouté que les amis qui se tiennent à nos côtés ont eu un impact important sur la fermeté de la Syrie, mais les amis ne peuvent pas nous remplacer dans la guerre, la bataille et la fermeté, car la vraie fermeté est la fermeté du peuple.

À propos du retour de la Syrie à la Ligue arabe, le président al-Assad a affirmé que ce retour dépend de la nature des relations interarabes, si elles ont changé. « Je ne pense pas qu’elles aient changé en profondeur. Il y a une prise de conscience de l’ampleur des risques qui nous affectent en tant que pays arabes, mais elle n’a pas atteint le stade de l’élaboration de solutions, tant qu’il n’y aura pas de solutions aux problèmes, alors la relation restera formelle », a-t-il précisé.

Le président al-Assad a indiqué que pendant les années passées, au moins un demi-million de réfugiés ont regagné la Syrie sans que personne ne soit mise en prison. L’arrêt du retour à la patrie est dû à l’état de vie. « Comment le réfugié aurait retourné dans le pays où il n’y a ni eau, ni électricité, ni école, ni traitement, ce sont les fondements de vie. « C’est la raison », a-t-il affirmé.

Le président al-Assad a ajouté que le défi le plus important pour le retour des réfugiés du point de vue logistique, est l’infrastructure détruite à cause du terrorisme, et c’est ce que disent la plupart des réfugiés avec lesquels nous communiquons. Ils veulent retourner, mais ils disent comment vivons-nous ?

« Si nous, en tant qu’État, cherchons à encourager le trafic de drogue en Syrie, cela signifie que nous, en tant qu’État, avons encouragé les terroristes à venir en Syrie et à se livrer à la destruction et au meurtre, car le résultat est le même. Si nous plaçons le peuple entre le terrorisme d’un côté et la drogue de l’autre, alors nous détruisons la société et le pays avec nos propres mains, où réside notre intérêt ? », s’est interrogé le président al-Assad.

À propos de sa rencontre avec Erdogan, le président al-Assad a indiqué : « Sans ordre du jour et sans préparation, pourquoi Erdogan et moi nous rencontrerions ? ! Nous voulons atteindre un objectif clair, à savoir le retrait des territoires syriens, alors que l’objectif d’Erdogan est de légitimer la présence de l’occupation turque en Syrie, donc la réunion ne peut pas avoir lieu dans les conditions d’Erdogan.

Le président al-Assad a ajouté que la loi César est un obstacle devant l’amélioration de l’économie, sans aucun doute, mais nous avons réussi de plusieurs manières à contourner cette loi. « Cette loi n’est pas le plus grand obstacle, le plus grand obstacle est la destruction des infrastructures par les terroristes. Le plus gros obstacle est l’image de la guerre en Syrie, qui empêche tout investisseur de venir s’occuper du marché syrien. Le plus gros obstacle est aussi le temps. Avec l’économie, vous pouvez frapper et détruire les relations économiques en quelques semaines ou mois, mais vous avez besoin d’années pour les restaurer », a-t-il fait savoir.

En ce qui concerne la situation au Liban, le président al-Assad a indiqué que tant que la Syrie n’est pas intervenue pour résoudre la crise au Liban, elle ne peut pas parler de soutenir un candidat ou de s’opposer à un autre. « Aucune partie extérieure, ni syrienne ni non syrienne, ne peut aider à résoudre la crise libanaise s’il n’y a pas de volonté de la part des Libanais de résoudre leur crise. C’est le problème, donc les Libanais doivent être poussés à plus de consensus, alors à ce moment-là on peut parler d’une solution à cette crise », a ajouté le président al-Assad qui a indiqué que nous nous sommes éloignés du dossier libanais il y a moins de deux décennies, et nous essayons d’établir des relations normales avec le Liban sans entrer dans ces détails à l’heure actuelle.

À une question sur l’éloignement entre les pays arabes qui avait duré des années, le président al-Assad a répondu : « Nous n’avons pas initié cet éloignement et n’avons pris aucune mesure contre aucun pays arabe, même lorsque nous sommes revenus dans la Ligue arabe, et vous avez peut-être entendu mon discours. Je n’ai blâmé aucune partie et demandé à aucune partie pourquoi vous avez fait cela. Au contraire, nous disons que ce qui est passé est passé, nous regardons toujours vers l’avenir… Nous ne cherchons pas des heurts ou des problèmes tout au long de notre histoire, cela fait partie de notre politique ou de l’essence de notre politique ».

 

Raghda Bittar

 

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