Moscou-SANA / Le président Bachar al-Assad a affirmé que sa visite à Moscou et ses entretiens avec le président russe Vladimir Poutine ouvriront la voie à une nouvelle étape dans les relations et la coopération entre les deux pays.
Le président al-Assad a indiqué, dans une interview qu’il a accordée aujourd’hui à l’agence de presse russe « Sputnik », que sa rencontre avec le président turc dépend du moment où la Turquie sera bien prête à sortir des territoires syriens, à cesser d’apporter le soutien au terrorisme et à rétablir la situation qui était avant le début de la guerre en Syrie.
Le président al-Assad a insisté sur l’importance de cette visite pour deux aspects, disant: « le premier est l’aspect politique ; c’est la première rencontre entre moi et le président Poutine après le début de la guerre en Ukraine, et peut-être après la fin de la crise de coronavirus parce que le coronavirus et la guerre d’Ukraine ont affecté la situation générale dans le monde et le deuxième, c’est que les commissions conjointes se sont réunies à plusieurs reprises entre les deux parties russe et syrienne, mais les résultats n’ont pas été au niveau des ambitions. Il y a des échanges commerciaux et du développement, mais il est encore faible ».
Le président al-Assad a ajouté : « La réunion de la commission conjointe s’est concentrée notamment sur les projets d’investissement, et même l’accord qui sera signé vise à exécuter 40 projets d’investissement dans les domaines de l’énergie, à savoir : l’électricité et le pétrole, dans le domaine du transport, dans le domaine de l’habitation, dans les domaines industriels, dans de nombreux autres domaines différents ».
Concernant le commerce et la coopération économique, le président al-Assad a fait savoir que les projets ont été étudiés actuellement, et l’accord sera signé dans quelques semaines.
Répondant à une question sur l’examen de l’octroi d’aides supplémentaires lors de la rencontre avec le président Poutine et lors de la réunion des délégations pour aider à surmonter les répercussions du tremblement de terre, le président Assad a fait savoir que cette question n’était pas l’essence des pourparlers d’aujourd’hui, disant : « J’ai transmis mes remerciements au président Poutine et au gouvernement russe, car la Russie a été l’un des rares pays à être venus en aide à la Syrie, et l’armée russe a participé aux opérations de sauvetage, et cette aide se poursuit toujours, mais il y a un autre aspect de soutien qui est lié à la reconstruction et au retour des déplacés dans leurs foyers, il est nécessaire qu’avant de demander l’aide de n’importe quelle partie sur cette question vitale pour la prochaine étape, nous devons mettre en place des mécanismes et des structures en Syrie pour le processus de reconstruction ».
Questionné sur la manière de mettre un terme à la politique agressive des États-Unis et leurs alliés, le président al-Assad a mis l’accent sur l’importance de la création d’une alliance entre plusieurs États, dont notamment la Russie et la Chine, ainsi que les pays de BRICS, et d’autres pays qui ont commencé à s’éloigner des États-Unis.
« Toutes les guerres menées par les États-Unis ont pour but de soutenir le dollar et contrôler les économies d’autres pays », a précisé le président al-Assad qui a ajouté qu’une alliance économique mettra fin à cette hégémonie et isolera les États-Unis.
En ce qui concerne l’opération militaire spéciale, et la participation des citoyens syriens aux côtés de la Russie dans cette opération, le président al-Assad a souligné que le peuple syrien est très enthousiaste en faveur de la Russie qui a soutenu la Syrie face au terrorisme, alors si des volontaires étaient partis pour rejoindre les forces russes, ils ne l’avaient pas fait via l’État syrien, mais ils l’avaient fait directement en contactant les parties russes concernées.
« Cette guerre changera l’équilibre international, car au moment où la Russie triomphera dans cette guerre, comme le souhaite la plupart de Syriens, un nouveau monde plus sûr et plus stable verra le jour », a assuré le président al-Assad,
Le président al-Assad a réitéré la reconnaissance de la Syrie des nouvelles régions qui avaient adhéré à la Fédération de Russie, précisant que ces régions étaient russes au fil de l’histoire.
Passant à l’éventualité du déclenchement d’une nouvelle guerre mondiale, le président al-Assad a estimé que cette guerre aura lieu certainement, mais elle ne sera pas traditionnelle comme les précédentes, mais une guerre par intérim.
Sur la question de la poursuite par les États-Unis de l’entraînement des terroristes dans leurs bases illégales sur les territoires syriens, le président al-Assad a souligné que les États-Unis, qui sont présents dans la zone de Tanf dans le désert, avaient des camps d’entraînement des terroristes qui sont des dizaines de milliers avec leurs familles et ils les envoient de temps en temps pour mener des attaques contre l’armée arabe syrienne afin de disperser les formations syriennes.
Passant au sujet du transport des terroristes de Tanf vers l’Ukraine, le président al-Assad a affirmé qu’aucune preuve ne se trouve à ce sujet, ajoutant que les terroristes qui se trouvent en Syrie sont des « terroristes islamistes », mais en Ukraine la guerre n’est pas une guerre de religion et les séquences de vidéo confirment qu’ils se trouvent là-bas, alors cela a eu lieu certainement sous la supervision des États-Unis et leurs agents des pays occidentaux, car leur mécanisme est d’utiliser le terrorisme comme leur agent.
« Les États-Unis cherchent toujours des terroristes pour les recruter et leur fournir toute forme d’armes », a ajouté le président al-Assad.
Questionné sur l’élargissement de la coopération militaire entre la Russie et la Syrie, le président al-Assad a souligné que cette question est secrete, précisant que la question des bases militaires dépend d’une vision commune.
« Il y a un désir russe d’élargir et d’accroître ses bases et c’est une question technique et logistique », a dit le président al-Assad.
Passant aux questions économiques abordées par les deux pays, le président al-Assad a assuré que le comité mixte avait examiné plusieurs projets qui seront annoncés après la conclusion d’un accord à ce sujet.
Sur la relation avec la Turquie, le président al-Assad a dit : « Pour nous la Turquie est un État occupant et il est impossible de faire des contacts directs avec lui, et c’est là où réside l’importance du rôle russe qui a un lien avec la partie turque et une bonne relation avec la partie syrienne qui a aussi confiance en la Russie », a fait noter le président al-Assad qui a ajouté que la Russie avait joué un rôle de médiateur pour faciliter les contacts, mais dans le cadre du respect de la loi internationale et de la souveraineté des États, du rejet du terrorisme, de l’intégrité des territoires syriens et la sortie des forces étrangères illégales de ces territoires ».
Le président al-Assad a fait savoir, à cet effet, que la Russie œuvre en coopération avec la Syrie, pour rétablir la stabilité en Syrie.
« Une rencontre avec le président Erdogan aura lieu au moment où la Turquie sera toute prête à sortir des territoires syriens, à cesser son soutien au terrorisme et à retourner à la situation comme avant la guerre contre la Syrie », a conclu le président al-Assad.
R.F. / L.A.