Damas-SANA / Le président Bachar al-Assad a affirmé que la guerre en Syrie n’avait pas pris fin et que les parties qui soutiennent les terroristes sont soucieux de perdurer la guerre.
Dans une interview avec l’agence “Rossia Sevodnia”, le président al-Assad a indiqué que tant qu’il y aura des terroristes occupant certaines régions de la Syrie et y commettant les crimes, la guerre ne se termine pas.
« Après cinq ans de coopération entre les armées syrienne et russe dans une guerre féroce, je pense que l’héroïsme est devenu un acte collectif, pas un acte individuel, et il ne se limite pas à quelques cas d’héroïsme dont on se souvient, par exemple, si on parle de pilotes de guerre et d’aviation, on se souvient les pilotes russes qui ont continué leurs sorties au-dessus des terroristes quotidiennement, au péril de leur vie, et quelques avions ont été abattus par les terroristes. D’autres officiers apportent un soutien à l’armée syrienne non pas sur les lignes arrières, mais sur les lignes de front », a-t-il fait savoir.
A une question sur le moment qui symbolise un tournant pendant le conflit dans la guerre, le président al-Assad a indiqué que le premier tournant avait eu lieu en 2013, lors de la libération de nombreuses régions du Front Nosra, en particulier dans le centre de la Syrie. Puis en 2014, le tournant a été dans l’autre sens, lorsque Daech avait soudainement apparu, avec le soutien américain, et occupé une partie très importante de la Syrie et de l’Irak en même temps. « Ici, les terroristes ont commencé à occuper d’autres zones, car Daech a été en mesure de distraire l’armée syrienne de l’accomplissement de sa mission de libération de la partie occidentale de la Syrie. L’autre tournant a été lorsque les Russes étaient venus en Syrie en 2015, et ensemble nous avons commencé à libérer de nombreuses régions, à ce stade, après que les Russes étaient venus soutenir l’armée syrienne, le tournant a été la libération de la partie orientale d’Alep. Ici, la libération d’autres régions de Syrie a commencé à partir de ce point. C’était important étant donné l’importance d’Alep », a-t-il fait savoir.
Le président al-Assad a fait noter que le président du régime turc, Recep Tayyip Erdogan, avait soutenu les terroristes en Syrie et il soutient les terroristes en Libye et c’est lui qui acharne le dernier conflit à Nagorno-Karabakh entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie.
A une question sur les relations entre la Russie et la Syrie, le président al-Assad a souligné qu’il existe des contacts réguliers, principalement au téléphone, chaque fois que quelque chose de nouveau se produit ou chaque fois que le besoin de ces conversations se fait sentir. « Bien sûr, nous continuerons à parler à l’avenir, et nous nous rencontrerons également à l’avenir, mais cela dépend de la situation politique liée à la Syrie. Vous savez maintenant à cause du coronavirus, le monde entier a été paralysé. Je pense donc que ces conversations se poursuivront dans un avenir prévisible au téléphone », a-t-il dit.
Au niveau militaire, le président al-Assad a fait état d’un plan pour moderniser l’armée lancé depuis deux ans. « Ce processus de modernisation bien sûr aura lieu en coopération avec le ministère russe de la Défense, car depuis des décennies, notre armée est totalement dépendante des armes russes. Mais nous avons des priorités, et ce ne sont pas nécessairement les missiles. Il se peut que nous ayons d’autres priorités maintenant concernant la lutte sur la terre. Il existe donc un plan à grande échelle, mais nous devons agir selon ces priorités. Nous ne parlons généralement pas des détails de nos plans militaires, mais en général, comme je l’ai dit, nous modernisons notre armée dans tous les aspects du domaine militaire », a-t-il ajouté.
A une question sur la campagne électorale présidentielle aux Etats-Unis, le président al-Assad a souligné qu’on n’attend généralement pas à la présence de présidents aux élections américaines, mais simplement à des directeurs exécutifs car il y a un conseil qui se compose de groupes de pression et de grandes entreprises telles que les banques, les industries de l’armement et du pétrole, etc. “Ainsi, il y a un directeur exécutif, et ce directeur exécutif n’a ni le droit ni l’autorité de faire un audit, mais son travail se limite à la mise en œuvre. C’est ce qui s’est passé avec Trump, lorsqu’il est devenu président après les élections”, a-t-il précisé.
A une question sur le fait que Trump avait récemment admis qu’il avait l’intention de liquider le président al-Assad et que le secrétaire à la Défense Mattis l’a convaincu de ne pas le faire, le président al-Assad a indiqué que l’assassinat représente une façon de travail américaine, c’est ce qu’ils font toujours, depuis des décennies et partout, dans différentes régions du monde, et donc ce n’est pas nouveau. « Par conséquent, vous devez toujours vous rappeler que ce type de plan existe toujours pour des raisons différentes, surtout dans notre situation en Syrie, avec ce conflit avec les Américains qui occupent nos territoires et soutiennent les terroristes, et c’est donc normal », a-t-il souligné
A une question de savoir s’il sera présent à la présidentielle de 2021, le président al-Assad a indiqué qu’il est trop tôt pour en parler, car il nous reste encore quelques mois. « Je peux prendre cette décision au début de l’année prochaine », a-t-il précisé.
Le président al-Assad a fait savoir avoir envoyé un message de félicitations à Alexandre Loukachenko, précisant que ce qui se passe au Bélarus, quelles que soient les similitudes entre les deux pays, la Syrie et le Bélarus, l’Occident n’a pas changé la politique hégémonique qu’il poursuit dans le monde. « Il interviendrait partout dans le monde. Si vous avez un vrai problème dans votre pays, grand ou petit, il interviendra et si le problème était local, il en ferait un problème international simplement pour interférer dans vos affaires », a fait savoir le président al-Assad.
A la question de savoir s’il voudrait procurer personnellement le vaccin russe contre le Coronavirus, le président al-Assad a répondu : « Bien sûr, dans ces circonstances, n’importe qui voudrait être vacciné contre ce virus dangereux. Mais je pense qu’il n’est pas encore disponible sur le marché international, mais nous discuterons de la question avec les autorités russes lorsqu’il sera disponible à l’échelle internationale afin d’acheminer les vaccins sur le marché syrien, c’est très important ».
Il a indiqué que les autorités russes lui avaient assuré que le vaccin serait disponible en novembre.
A la question de savoir si la demande populaire existe toujours à l’ombre de l’éclosion de la pandémie, le président al-Assad a fait savoir qu’il n’y a pas de relation entre Coronavirus et la constitution. « Nous avons changé la constitution en 2012, et maintenant nous discutons de la constitution dans les pourparlers de Genève. Nous avons tenu un cycle de négociations il y a environ un mois, et Coronavirus a donc reporté ces cycles, mais ne les a pas arrêtés », a-t-il indiqué.
A la question une question s’il faudrait faire un pas concret contre les Casques blancs qui sont toujours actifs, le président al-Assad a précisé que ces derniers sont des criminels et qu’avant d’être les Casques blancs, ils étaient le Front Nosra. « Il y a des vidéos et des photos de tous ces criminels, et ils devraient donc être jugés en Syrie », a-t-il fait savoir, précisant que les Casques blancs en tant qu’institution, ont été fait par l’Occident. Ce sont donc des criminels individuels, mais les Casques blancs sont une institution occidentale – une organisation terroriste extrémiste – basée sur le Front Nosra.
Le président al-Assad a, en outre, indiqué que la présence des deux armées américaine et turque en Syrie est une occupation. «Dans ce cas, nous devons faire deux choses: la première est de supprimer le prétexte qu’ils utilisent pour cette occupation, à savoir les terroristes – dans ce cas Daech – la plupart du monde sait maintenant que Daech a été créé par les Américains, et les Américains le soutiennent. Ce prétexte doit être supprimé, a-t-il affirmé.
En ce qui concerne l’accord entre les Etats-Unis et les Kurdes syriens concernant l’extraction de pétrole, le président al-Assad a affirmé que c’est du vol, et la seule façon de l’arrêter est de libérer le territoire. “Si nous ne la libérons pas, il n’y a aucune mesure qui puisse les empêcher de le faire parce qu’ils sont des voleurs, et vous ne pouvez pas arrêter un voleur à moins de le mettre en prison ou de le dissuader d’une manière ou d’une autre, en l’isolant de la zone où il peut commettre son vol”, a-t-il précisé.
A une question sur la situation à Idleb et comment la Syrie résoudra-t-elle le problème de l’expulsion des terroristes de cette région, le président al-Assad a indiqué que depuis 2013, la Syrie avait adopté une certaine approche pour traiter ces zones où les terroristes contrôlent principalement les civils ou les villes. On leur a donné une chance de renoncer à leurs armes, et en retour, ils obtiennent une amnistie du gouvernement, et cela a réussi dans de nombreuses régions de Syrie, mais Idleb est une autre question, car la plupart des terroristes étrangers en Syrie se sont concentrés dans cette région. Donc, soit ils vont en Turquie, d’où ils viennent, soit ils retournent à leur pays, soit ils meurent en Syrie.
En ce qui concerne la possibilité de mener des négociations avec Israël concernant la cessation des hostilités et d’établir à l’avenir des relations diplomatiques avec Israël, comme l’ont avaient fait récemment avec plusieurs pays arabes, le président al-Assad a indiqué que la position de la Syrie est très claire depuis le début des pourparlers de paix dans les années 90, c’est-à-dire il y a près de trois décennies, lorsque nous disions que la paix pour la Syrie était une question de droits. « Notre droit est notre territoire. Nous ne pouvons avoir des relations normales avec Israël que lorsque nous récupérerons notre territoire. La question est très simple. Par conséquent, c’est possible quand Israël est prêt. Nous n’avons vu aucun responsable du régime israélien vouloir faire un pas vers la paix. Ainsi, en théorie oui, mais en pratique, jusqu’ici la réponse est non », a-t-il fait noter.
A la question de savoir si la Syrie demandera à l’Iran de se retirer de la Syrie, surtout que certains acteurs internationaux affirment que le retrait iranien de Syrie est une condition préalable à la reprise économique du pays et à la coopération avec le gouvernement syrien, le président al-Assad a indiqué qu’il n’existe pas de forces iraniennes en Syrie, et c’est très clair. Ils soutiennent la Syrie, ils envoient des experts militaires et travaillent avec les forces syriennes sur le terrain.
Raghda Bittar