Le président al-Assad à « Russia 24 » : La Turquie doit abandonner son soutien au terrorisme pour rétablir des relations normales avec la Syrie

Damas-SANA / Le président Bachar al-Assad a affirmé que l’appartenance d’Erdogan aux frères musulmans avait nui aux relations avec la Syrie car il a établi sa politique avec la Syrie conformément à l’idéologie du groupe des frères musulmans, qui repose sur la violence et l’emploi de la religion pour avoir accès au pourvoir.

Dans une interview avec la chaine russe « Russia 24 », le président al-Assad a indiqué que le véritable problème avait apparu lorsque les Etats-Unis avaient décidé de changer les gouvernements laïcs parmi leurs alliés dans la région et de les remplacer par des régimes des frères musulmans afin de faciliter l’exécution des plans américains et occidentaux.

Le président al-Assad a appelé, à cet effet, le régime turc à abandonner sa ligne soutenant les terroristes et à retrouver sa place normale comme pays voisin pour mettre fin à l’hostilité entre les deux pays, qui est le résultat des événements politiques ou des politiques liées aux intérêts spécifiques.

«Nous avons des familles conjointes et des intérêts quotidiens avec la Turquie. Il y a des groupes en Turquie qui sont d’origine arabe syrienne et d’autres en Syrie qui sont d’origine turque, Il y avait une intégration entre les deux peuples au fil de l’histoire. Donc, il est illogique d’avoir des divergences entre les deux peuples», a précisé le président al-Assad.

Il a indiqué que les frères musulmans ne jouissent pas de la moralité politique ni sociale ni religieuse car pour eux la religion n’est pas de faire du Bien mais s’orienter vers la violence.

Le président al-Assad : La société syrienne aujourd’hui, du point de vue de l’intégration de toutes les catégories et la fermeté, est mieux qu’avant la guerre

Questionné sur les moyens de réédifier la Syrie comme un Etat multiculturel, laïc et tolérant, le président al-Assad a indiqué que la société syrienne aujourd’hui, du point de vue de l’intégration de toutes les catégories et la fermeté, est mieux qu’avant la guerre, précisant que la guerre avait donné une importante leçon à la société que l’extrémisme détruit et que le refus de l’autre est dangereux.

Le président al-Assad a affirmé que dans les zones contrôlées par l’Etat il n’y a aucun problème de ce genre, nous voyons des gens de toutes les catégories ensembles, mais dans les zones où se trouvent les terroristes, ils cherchent une seule catégorie, celle extrémiste, même beaucoup d’habitants avaient pris la fuite pour cette raison.

Par ailleurs, le président al-Assad a souligné l’importance de l’amnistie dans la politique interne pour rétablir la stabilité dans tout le pays, précisant que l’Etat syrien avait donné une amnistie à beaucoup de personnes dans le cadre des réconciliations ou de la régularisation de la situation, à condition que ces personnes retournent à la vie normale, sous la primauté de loi de l’Etat.

 

«Nous poursuivons cette politique jusqu’à présent. Mais il y a des cas impardonnables concernant des personnes qui ont commis des actes criminels et tué délibérément un grand nombre de personnes. la plupart de ces personnes sont des chefs des terroristes » a indiqué le président al-Assad.

Et le président al-Assad d’ajouter : « La plupart de personnes sont avec l’Etat. Il y a des personnes qui ont été obligées de porter l’arme ou de prendre des positions politiques ou médiatiques par peur des terroristes, mais ils ne sont pas des extrémistes ».

Dans le même contexte, le président al-Assad a fait noter que le premier décret d’Amnistie avait suscité le mécontentement de beaucoup de Syriens. «Mais c’était dans les premiers mois. Aujourd’hui il n’y a pas de points de vue variés à ce sujet car les réalités sur le terrain ont démontré que c’est la véritable chose à faire pour la Syrie », a dit le président al-Assad.

Le président al-Assad : La première chose à faire dans les zones libérées était la réhabilitation des infrastructures

Questionné sur la première chose que l’Etat entame dans les zones libérées, le président al-Assad a souligné que la première chose à faire dans les zones libérées était la réhabilitation des infrastructures pour permettre aux habitats d’y retourner, puis la réhabilitation des écoles et des services de santé et ensuite la communication avec les habitants pour faire des réconciliations ou la régularisation de situation afin de retourner à la vie normale dans ces zones.

Répondant à une question sur l’existence de cellules dormantes qui entravent l’opération de la reconstruction dans le pays, le président al-Assad a indiqué que le terrorisme existe encore en Syrie, ainsi que le soutien étranger en armes et en fonds qui est fourni à certaines cellules dormantes, affirmant que l’Etat avait arrêté un grand nombre parmi eux.

Le président al-Assad : l’Etat est soumis à la Constitution et non pas aux menaces occidentales

Questionné sur les prochaines élections parlementaires, le président al-Assad a affirmé que l’Etat se soumet à la Constitution et non pas aux menaces occidentales, et que les élections parlementaires auront lieu dans quelques mois et à leur date butoir.

Répondant à une autre question sur les relations de la Syrie avec les pays arabes et de l’UE, le président al-Assad a assuré que la plupart des pays arabes avaient maintenu clandestinement leurs relations avec la Syrie, et ce par crainte des pressions américaines qui étaient grandes, notamment sur les pays du Golfe.

En ce qui concerne l’Europe, le président al-Assad a précisé qu’elle était absente de la scène politique depuis une décennie car la politique européenne dépend de celle américaine.

Passant aux relations avec la Russie, le président al-Assad a assuré que la relation entre les deux pays est une relation de partenariat et qu’après la guerre ce partenariat est devenu plus forte et solide.

Le président al-Assad : Le devoir de la Russie aujourd’hui est de rétablir l’équilibre sur la scène internationale

« Le devoir de la Russie aujourd’hui est de rétablir l’équilibre sur la scène internationale », a dit le président al-Assad qui a ajouté que la base militaire russe en Syrie ne vise pas seulement à lutter contre les terroristes, mais à créer un équilibre politique au sein du CS, et un équilibre militaire dans les différentes Régions.

Questionné sur les projets de reconstruction, le président al-Assad a estimé que de grandes entreprises étrangères et arabes avaient manifesté leur désir de contribuer à la reconstruction en Syrie, mais les menaces et les pressions américaines étaient grandes, même sur les sociétés russes et chinoises.

« Récemment de grandes entreprises internationales ont commencé à venir en Syrie par de différents moyens pour éviter les sanctions. Donc, on voit aujourd’hui le début de l’investissement étranger en Syrie. Même si c’est un retour lent mais il est prometteur », a assuré le président al-Assad qui a affirmé que la plus importante priorité dans le cadre de la reconstruction est la reconstruction des faubourgs détruits, puis le domaine du pétrole et du gaz.

« Nombre de sociétés russes ont commencé à opérer ces dernières années dans le domaine du pétrole et du gaz et entend augmenter la production dans ce domaine » a précisé le président al-Assad.

Passant au gel des fonds syriens à l’étranger, le président al-Assad l’a qualifié de « vol par tous les sens du mot », affirmant que si les fonds avaient été volés, la Syrie possède toujours les potentiels et elle sera plus forte qu’avant la guerre dans le domaine économique. « Nous avons de grandes sources, humaines et matérielles, en Syrie et nous avons aussi des amis fidèles comme la Syrie et l’Iran qui nous aiderons », a martelé le président al-Assad.

Questionné sur des éventuels plans pour reprendre le contrôle des zones à l’est de l’Euphrate, le président al-Assad a souligné que du point de vue militaire, la priorité est maintenant à Idleb car la libération de cette région signifie que l’orientation sera ensuite vers la région est.

« Nous avons déjà commencé une guerre dans la région est. Nous communiquons avec les citoyens qui sont en colère et qui sont mécontents de l’occupation américaine. Cette colère augmentera et des actes de résistance commenceront contre l’occupation. Il est donc de notre devoir de soutenir tout acte mené contre une force occupante. Si l’occupant n’est pas sorti de nos territoires via les négociations, il sortira par force.

Passant aux relations de l’Etat avec les Kurdes, le président al-Assad a fait savoir que l’Etat fait des communications avec des groupes politiques kurdes au nord de Syrie, mais certains de ces groupes opèrent à la solde des Etats-Unis.

« La plupart des kurdes sont des tribus syriennes qui soutiennent l’Etat, mais ceux qui contrôlent la région du nord sont de petits groupes qui opèrent à la solde des Américains », a estimé le président al-Assad.

Le président al-Assad : Il n’y a pas « une affaires kurde » en Syrie car les kurdes y vivent depuis longtemps

Le président al-Assad a assuré, à cet effet, qu’il n’y a pas « une affaires kurde » en Syrie car les kurdes y vivent depuis longtemps et les groupes qui sont venus au nord durant la dernière décennie étaient venus en raison de la répression turque, affirmant que le thème « affaire kurde » est incorrecte mais il est un titre mensonger et irréel.

Le président al-Assad a appelé les kurdes à adopter une position nationale claire et à être contre l’occupant américain et celui turc, ajoutant que toute autre demande est une question de discussion conformément à la Constitution.

« Les groupes kurdes qui disent qu’ils sont contre l’occupation turque et affirment dans des communiqués qu’il la combattront, n’ont tiré aucune balle lorsque l’occupant turc est entré. « Si ces groupes se mettent d’accord avec nous contre l’occupant turc, nous sommes prêts à combattre ensemble pour défendre notre territoire », a assuré le président al-Assad.

Questionné sur le « deal du siècle », le président al-Assad a affirmé que tout ce que fait le politicien américain verse dans son propre intérêt lié aux prochaines élections. «Il pense seulement à son grand intérêt et non pas à la stabilité du monde ni aux droits des peuples. Cette idée si elle a été appliqué elle sera destructive pour tout le Moyen-Orient ainsi que pour le processus de paix lancé au début des années 90 », a souligné le président al-Assad.

Le président al-Assad a, enfin, affirmé que son devoir en tant que responsable de l’Etat est de protéger la Patrie. « Notre décision dès le début de la guerre était de préserver la décision nationale autonome et de lutter contre les terroristes et nous poursuivons ceci. Je crois après neuf ans de guerre que si nous avions pris l’autre direction nous aurions perdu la Patrie ».

« Après neuf an, le fait de voir que nous sommes retournés en arrière dans les domaines économique, technique, culturel et d’enseignement, ceci nous donne un sentiment de dépression et de mal. Le fait de voir des sources disparaissent chaque jour et des personnes perdent la vie, nous donne aussi un sentiment du mal mais ce sentiment doit être le motif pour œuvrer plus en plus et avoir la confiance et l’espoir que nous sommes capables d’être plus forts et mieux qu’avant.

LA.

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