Damas-SANA / Le président Bachar al-Assad a affirmé que la situation sur le terrain en Syrie s’était beaucoup améliorée, disant : « Nous avons tiré des leçons de cette guerre et je crois que l’avenir de la Syrie est prometteur ».
Dans une interview qu’il a accordée le 26 novembre dernier à la TV italienne « Rai News 24 », qui devait être diffusée le 2 décembre en cours et que la TV italienne s’était abstenue de diffuser, le président al-Assad a indiqué que l’armée syrienne réalise un progression durant les quelques années passées et qu’elle avait libéré de nombreuses zones des terroristes, faisant savoir qu’Idleb, où se trouve le Front Nosra, soutenu par les Turcs, et que la partie nord de la Syrie, envahie par la Turquie le mois dernier, sont seules qui restent.
Et le président de poursuivre : « Quant à la situation politique, on peut dire qu’elle est devenue plus compliquée à cause de la présence d’un nombre plus élevé des acteurs impliqués dans le conflit syrien pour le perdurer et le transformer en une guerre d’épuisement ».
Questionné sur les pas réalisés dans le processus de réconciliation, le président al-Assad a assuré que la situation dans cette question n’est pas compliquée, soulignant l’amnistie promulguée pour permettre aux gens de vivre ensemble et à ceux qui vivaient hors des zones contrôlées par le gouvernement de regagner aux institutions et à la primauté de loi, de déposer leurs armes et de s’engager aux lois.
« En Syrie, il n’y avait ni une guerre confessionnelle, ni une guerre ethnique, ni une guerre politique, mais il y a des terroristes, soutenus par des forces étrangères, qui disposent d’argent et d’armes et qui occupent cette zone », a-t-il dit.
En outre, le président al-Assad a fait noter : « Nous faisons l’objet de deux problèmes dans les zones qui étaient hors du contrôle du gouvernement, le premier est le chaos, à cause de l’absence de la loi, c’est-pourquoi les gens, en particulier les jeunes générations, ne savent rien sur l’Etat, la loi et les institutions, alors que la deuxième est l’idéologie obscurantiste et l’idéologie wahhabite, qu’elles soient les idéologies de Daech, du Front Nosra et d’Ahrar al-Cham. Maintenant, nous avons commencé à traiter avec cette réalité, car après la libération d’une zone, il faut résoudre ce problème, sinon, quelle est-elle la signification de la libération ?, la première partie de la solution, est religieuse, car cette idéologie est religieuse, et les religieux syriens, disons l’institution religieuse en Syrie, font de grands efforts à cet égard, et ils ont réussi à aider ces gens à comprendre la véritable religion, non pas la religion que le Front Nosra, Daech ou les autres factions avaient appris aux gens ».
Mettant en exergue le grand rôle des religieux et des mosquées dans le processus de réconciliation, le président al-Assad a souligné le rôle des écoles et de la méthode nationale pour changer les opinions de ces jeunes générations, ainsi que le rôle de la culture, des maisons d’art et des intellectuels à cet égard.
A propos du rôle russe en Syrie, le président al-Assad a indiqué qu’il faut comprendre les principes des Russes qui considèrent que le soutien à la Syrie est un soutien au droit international et que la lutte de la Russie contre les terroristes versent dans l’intérêt du peuple russe et du monde entier, disant : « La Russie, en faisant des compromis avec la Turquie, ne soutient point l’invasion turque, mais elle veut jouer un rôle pour convaincre les Turcs de quitter la Syrie ».
Le président al-Assad a précisé que les Russes n’avaient pas fait des compromis sur la souveraineté, mais un compromis sur une situation à court terme, affirmant qu’à long terme ou à moyen terme, la Turquie doit sans doute partir.
A la question de savoir s’il y aura à long terme un plan de mener des discussions avec Erdogan, le président al-Assad a indiqué qu’il ne sera pas fier de le rencontrer et qu’il sentirais que c’est dégradant de traiter avec ce type d’islamistes opportunistes, « mais mon travail n’a rien à voir avec mes sentiments, il dépend des intérêts de la Syrie, que je suivrai quels qu’ils soient », a-t-il dit.
Concernant la présence des réfugiés en Europe, le président al-Assad a fait savoir que la raison de cette présence est le terrorisme, soutenu par l’Europe, les Etats-Unis, la Turquie et autres, et que l’Europe était un acteur principal dans la provocation du chaos en Syrie, précisant : « Vous récoltez ce que vous semez».
Quant aux troubles survenues dans la région, le président al-Assad a fait noter : « En cas du chaos, il y aura des retombées négatives sur tous, avec l’existence d’une intervention étrangère ».
A la question de savoir s’il s’inquiète de ce qui se passe dans le Liban, le président al-Assad a indiqué que la situation dans le Liban influera sur la Syrie plus que n’importe quel autre pays, parce qu’il est un pays voisin, assurant que le peuple libanais ne doit autoriser aucune partie de l’extérieur à tenter d’exploiter une action spontanée ou les manifestations dans le Liban.
« Ce qui doit inquiéter tout Etat sur les civils est le soutien qu’apporte l’Occident aux terroristes et les sanctions imposées au peuple syrien qui ont rendu la situation pire qu’avant », a-t-il dit, espérant que le Vatican, qui avait envoyé un message à la Syrie pour y exprimer l’inquiétude sur les civils, convaincrait, en Europe et dans le monde, plusieurs pays de cesser l’ingérence dans la question syrienne et la transgression du droit international, pour que les civils soient en sécurité.
Questionné sur l’attaque chimique présumée à Douma et sur l’erreur commise dans le rapport sur cet incident, le président al-Assad a affirmé : « Nous n’avons pas utilisé d’armes chimiques, nous ne pouvons pas le faire et il est impossible de l’utiliser dans notre situation pour plusieurs raisons. Pourquoi utilisons-nous cette arme en cas de progression ?, nous n’en avons pas besoin, car nous étions en bonne situation, notamment en 2018. Cette arme est une arme de destruction massive, qui fait des milliers de tués, ou au moins des centaines, chose qui ne s’est pas produite».
Le président al-Assad a, par ailleurs, fait noter : « Nous avons confronté deux choses dans cette guerre, la première est l’extrémisme, qui a débuté dans cette région aux dernières années 60 du XXe siècle et qui s’est accéléré aux années 80, en particulier les idéologies wahhabites. Nous avons commis des erreurs concernant le traitement avec cette question, nous avons trop toléré à cet égard. Je parle ici de différents gouvernements, dont notre gouvernement avant cette guerre, alors que la deuxième chose est la raison de l’existence, entre nous, des personnes qui sont disposées à révolter contre l’ordre public, détruire les biens publics, traiter avec des forces étrangères et des services de renseignement étrangers et à solliciter l’intervention militaire étrangère contre leur pays ».
Questionné sur le financement de la reconstruction de la Syrie, le président al-Assad a répondu : « Il y a beaucoup de personnes, non pas uniquement les Syriens, qui veulent lancer des affaires commerciales en Syrie. La source de financement de la reconstruction existe toujours, mais le problème réside dans les sanctions imposées et qui interdisent aux hommes d’affaires ou aux sociétés de venir et de travailler en Syrie. En dépit de ça, nous avons commencé l’action et certaines sociétés étrangères ont débuté de trouver des moyens afin de contourner ces sanctions. Le processus sera lent, mais sans les sanctions, nous n’aurons aucun problème dans le financement ».
A.Ch.